Revin (08) | Construction d’un collège sur une friche industrielle, 2007
Maître d’ouvrage Conseil Général des Ardennes | Paysagiste Mélanie Drevet | Architecte Philippe Suan
Surface 1,5 ha | Montant travaux extérieurs 720 000 € HT
Le nouveau collège de Revin bénéficie d’une situation géographique exceptionnelle : en relation directe avec le grand paysage, avec une vue large sur le flanc abrupt de bois et de landes du Mont Malgré-Tout, sur l’anse de la Meuse en contre-bas et l’extension urbaine de Revin qui dénivelle le coteau opposé. L’organisation des masses bâties ou plantées, et des dénivelés de terrain permettent de ménager écrans, ouvertures ou transparences et d’orienter les vues sur cet exceptionnel environnement. La nature du sol, son relief, hérités du passé industriel de cette ville minière a présenté de fortes contraintes. Cependant, les remblais de fonderie qui constituent l’assise de la construction partagent avec les affleurements schisteux environnants un caractère acide et drainant, ce qui a permis la création d’une continuité écologique et paysagère. Sur cet horizon neuf s’épanouit une végétation de lande acide déclinée et enrichie selon les données d’usage, visuelles ou sensibles des divers lieux de vie du collège. Le choix de l’unité végétale de l’aménagement se porte sur le bouleau (betula verrucosa), essence pionnière déjà présente sur le site et adaptée à de telles conditions.
Les espaces ouverts sont couverts de lande indigène, supportant des sols minces et pentus : genêt (genista tinctoria, genista anglica), callune (calluna vulgaris), luzule (luzula sylvatica, luzula campestris), et fougères. Ainsi, deux échelles de temps se superposent sur la gamme végétale : sur le fond extensif d’espèces pionnières se détachent des bosquets d’essences nobles représentantes d’un stade plus avancé vers le climax local dans de bonnes conditions de sol. Le grand jardin des élèves dénivelle la pente entre la cour de récréation et le pied du coteau de la Meuse. S’adaptant aux replis du terrain existant où se coulent de petites allées de grave s’élargissant en placettes, il s’agit d’un espace de jeux en petits groupes et de tranquillité. La lande est ici agrémentée de rosiers, de graminées géantes et de divers persistants. Un gradin courbe, fait de gabions de schiste et qu’on peut franchir par un large escalier, souligne la cour tout en offrant aux élèves un espace d’assise en belvédère d’observation et de conversation face au grand paysage.